Autoproduction et autoconsommation sont deux termes sont proches dans la sonorité, mais la distinction est cruciale pour comprendre leur impact sur la rentabilité d’une installation solaire photovoltaïque.
Taux d’autoproduction : définition et impact sur la rentabilité
L’autoproduction désigne la quantité d’électricité produite par votre installation solaire par rapport à la quantité totale d’énergie consommée par votre entreprise.
Ce taux permet donc de mesurer la part de votre consommation électrique couverte par vos panneaux solaires et donc l’autonomie de vos bâtiments.
100% d’auto-production sur une année signifie que vous êtes totalement autonome. Cela est très compliqué (impossible) sans système de stockage.
Lorsqu’on cherche à savoir quel mode de consommation est le plus rentable entre vente totale et autoconsommation avec vente de surplus, on cherche en fait à savoir si on peut atteindre un taux d’autoproduction suffisamment élevé pour compenser un prix de rachat plus élevé en vente totale.
Plus le taux d’autoproduction est haut, plus une installation solaire est rentable. Chaque kWh produit et consommé sur place rapporte l’équivalent du prix de l’électricité par kWh (17 centimes) alors que la revente rapporte seulement 6 centimes en vente de surplus et 10 centimes en vente totale.
L’objectif est donc de maximiser la rentabilité en augmentant au maximum l’autoproduction sans avoir à trop augmenter l’investissement de départ.
Lorsque toute votre surface disponible pour vos modules solaires est utilisée, augmenter l’autoproduction peut se faire via deux leviers :
- installer des batteries de stockage (onéreux et moins écologique) ;
- construire de nouvelles infrastructures (des ombrières photovoltaïques par exemple)
Définition de l’autoconsommation et impact sur la rentabilité
L’autoconsommation est la part de votre production que vous consommez.
Si vos panneaux solaires produisent 5000 kWh sur un an et que vous en consommez 4000 et revendez 1000, votre autoconsommation est de 80%.
Une entreprise peut tout à fait avoir un taux d’autoconsommation de 100% tout au long de l’année, mais cela signifie qu’elle produit bien moins que ses besoins donc que son autoproduction baisse (et ses économies avec).
Imaginez une grande surface avec 10 panneaux photovoltaïques : toute l’électricité produite est consommée (100% d’autoconsommation) mais cela ne représente qu’une infime fraction de ses besoins (1% d’autoproduction).
La part d’autoconsommation a aussi un impact sur la rentabilité d’une installation solaire photovoltaïque, mais moins prononcé que le taux d’autoproduction. Deux entreprises autoconsommant 20 et 50% de leur production photovoltaïque peuvent avoir un niveau de rentabilité exactement similaire si l’une est sensiblement plus grande que l’autre.
Le taux d’autoconsommation est un facteur clé de l’analyse de rentabilité car il détermine la part qui sera soit économisée (tarif à environ 30 centimes sur Vaud par exemple) soit revendue (tarif à 18.6 cts/kWh dès 2023 pour Romande Energie).
Autoconsommation individuelle et collective, quelles différences ?
On distingue deux types d’autoconsommation ; l’autoconsommation individuelle et l’autoconsommation collective.
L’autoconsommation individuelle
C’est la plus courante.
On parle d’autoconsommation individuelle lorsque le consommateur produit lui-même l’électricité qu’il consomme. Sa production lui appartient, et il s’en sert, seul, pour son entreprise et ses bâtiments.
L’autoconsommation collective
On parle d’autoconsommation collective lorsque plusieurs consommateurs vont consommer l’électricité provenant d’un ou plusieurs producteurs. Ceux-ci doivent être proches géographiquement afin de disposer d’un même poste de transformation d’électricité.
Pour organiser le partage de la consommation, ils doivent également s’associer et se regrouper au sein d’une personne morale.
Elle concerne aussi bien les entreprises que les particuliers ou les collectivités.
Les avantages de l’autoconsommation collective
Se lancer à plusieurs dans un projet de transition photovoltaïque permet plus facilement de passer à l’action. C’est surtout une manière de partager un projet en faveur de la planète, pour réduire, à plusieurs, votre impact sur celle-ci.
Bien sûr, c’est un moyen efficace de faire de belles économies sur vos factures d’électricité puisque vous réduisez la quantité d’énergie produite habituellement par votre fournisseur d’énergie. C’est donc un choix écologique et économique qui vous permet d’améliorer l’impact de votre entreprise et celles de vos voisins.
Les inconvénients de l’autoconsommation collective
L’autoconsommation collective a aussi quelques limites. En effet, il n’est pas toujours évident de la mettre en place. Le premier critère est la proximité géographique, qui limite les possibilités car ce type d’autoconsommation n’est possible qu’avec les structures proches de vos bâtiments.
Elle est donc possible en copropriété ou avec vos voisins. Même si c’est un projet qui a pour objectif la rentabilité, il demande un investissement important au départ. Vous devez donc prévoir ce projet de transition avec des personnes prêtes à faire cet effort financier.