Lorsque vous choisissez de passer aux panneaux solaires photovoltaïques, plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez opter pour l’autoconsommation et vendre le surplus de l’énergie produite grâce à vos panneaux solaires, ou bien vendre la totalité.
Quelle solution est la plus rentable ? Quels sont les avantages et les inconvénients de ces différentes options ? Quels sont le coût et le retour sur investissement ? On vous dit tout sur le rendement des panneaux solaires et l’option la plus rentable pour votre entreprise.
Qu’est-ce que l’autoconsommation photovoltaïque ?
L’autoconsommation ne doit pas être confondue avec l’autoproduction. L’autoconsommation est la consommation par votre entreprise de l’électricité produite par vos panneaux. Vous utilisez directement l’énergie produite, ce qui permet de réduire vos factures tout en diminuant votre impact carbone.
L’autoconsommation concerne la totalité ou une partie de l’énergie produite par vos panneaux photovoltaïques. Généralement, les installations optimisées pour la rentabilité permettent aux entreprises d’autoconsommer 20 à 40% de ce qu’elles produisent.
Il existe différents types d’autoconsommation
- L’autoconsommation sans revente de surplus. Vous consommez votre production, sans vendre le reste. Si vous optez pour cette option, vous devez faire le bon dimensionnement de vos panneaux solaires afin de ne pas vous retrouver avec du surplus.
- L’autoconsommation avec revente du surplus de production. Si la quantité d’électricité produite est supérieure aux besoins de l’entreprise, le surplus est réinjecté dans le réseau, gratuitement ou racheté par le gestionnaire de réseau.
- Possible également si vos bâtiments sont raccordés au réseau de distribution, la vente totale de la production. Comme son nom l’indique, vous choisissez de revendre la totalité de l’énergie produite. Vous ne consommez donc pas votre propre production.
Autoconsommation avec vente du surplus
Les avantages de la vente de surplus
C’est souvent le modèle le plus rentable pour les entreprises avec un profil de consommation classique, c’est-à-dire où la majorité de la consommation est la journée.
En France ce type d’installation est le seul à recevoir des aides nationales, ce qui augmente encore leur intérêt.
- Le montant de votre facture électrique est réduit ;
- Plusieurs aides de l’Etat dédiées au photovoltaïque sont disponibles ;
- Vous obtenez un revenu complémentaire ;
- Vos bâtiments consomment une électricité verte et vous économisez l’émission de dizaines de tonnes de carbones. Comptez environ 230 tonnes de CO2 évités en 20 ans pour 60 panneaux.
Les inconvénients de la vente de surplus
- Vous avez l’obligation de faire réaliser les travaux par un professionnel qualifié RGE.
Quelle rentabilité ?
En moyenne, une installation avec ce type d’autoconsommation connaît une rentabilité au bout de 10 à 15 ans. Avec la durée de vie moyenne des panneaux solaires avoisinant 30 à 40 ans, cela est tout à fait rentable et ne va qu’en s’améliorant.
Bon à savoir :
En autoconsommation totale, la rentabilité se calcule grâce aux économies que vous effectuez sur vos factures d’électricité. Vous ne dégagez aucun revenu supplémentaire. Pour une rentabilité maximale, vous devez prendre garde à bien dimensionner votre installation. En effet, l’électricité que vous produisez mais n’utilisez pas est entièrement perdue.
Vente totale de la production
Les avantages de la vente totale
En ce qui concerne la vente totale de la production d’énergie solaire, les avantages principaux sont :
- L’obtention d’un revenu annuel, qui peut atteindre un montant très intéressant.
- Un prix fixé par la loi pendant 20 ans (comme la vente de surplus)
Les inconvénients de la vente totale
Cette option présente aussi des inconvénients, à savoir :
- Vous ne faites pas d’économies sur vos factures d’électricité
- Vous restez vulnérable aux hausses des prix de l’énergie puisque vous continuez de dépendre de votre fournisseur.
- Vous avez l’obligation de faire réaliser les travaux par un professionnel qualifié RGE
Quelle rentabilité ?
La vente totale de sa production d’énergie solaire présente une rentabilité entre 12 et 20 ans après l’installation des panneaux solaires. Cela est dû aux faibles coûts de rachat de l’électricité en ce moment (nous y revenons plus bas).
Quel est coût d’investissement du photovoltaïque selon les modes de consommation ?
Que vous optiez pour la vente totale de votre production ou seulement du surplus, le coût de l’investissement sera le même et dépendra plutôt du dimensionnement de vos panneaux solaires.
Sur le marché, la moyenne des tarifs est de 1250 euros par kWc. Vous pouvez vérifier le prix de l’offre qui vous intéresse grâce au calcul du montant par kWc :
Pour viser la meilleure rentabilité possible, vous devez veiller au bon dimensionnement de vos panneaux solaires.
Bon à savoir : Pour calculer le coût de votre installation, vous devez veiller aux surcoûts que celle-ci peut cacher. En effet, certains critères rendent les travaux plus longs, ce qui fait gonfler la facture. Parmi les surcoûts les plus fréquents, on retrouve :
- L’installation sur plusieurs pans de toiture ;
- Un bâtiment particulièrement haut ;
- Un compteur électrique triphasé ;
- Ou encore la nature de votre couverture (ardoises, tuiles, bac acier, etc.).
Quelles aides financières pour votre transition ?
Fiscalité, aides financières… Découvrez les avantages financiers proposés pour vous accompagner dans votre transition selon votre mode de consommation. Un article dédié liste les aides et subventions photovoltaïques pour les agriculteurs.
La prime à l’investissement / prime d’autoconsommation
La prime à l’autoconsommation est une aide financière répartie sur les 5 premières années d’utilisation des panneaux solaires. Pour y avoir droit, vous devez répondre à certaines conditions :
- Avoir des installations inférieures à 100kWc
- Opter pour l’autoconsommation avec revente de surplus
- Raccorder vos panneaux solaires à un compteur et au réseau national afin de mesurer la consommation.
Concernant les montants, voici ce qui peut être accordé :
- Pour les installations inférieures ou égales à 3kWc : 430 €/kWc ;
- Pour les installations entre 3 et 9 kWc : 320 €/kWc ;
- Pour les installations entre 9 et 36 kWc : 180 €/kWc ;
- Pour les installations entre 36 et 100 kWc : 90 €/ kWc.
L’obligation d’achat
L’obligation d’achat est une aide financière de l’État proposée pour la vente de surplus mais également pour la vente de l’intégralité de votre énergie produite.
Pour la vente totale de votre production, voici les montants de l’aide :
- Pour une installation inférieure à 3 kWc : 0,2022 €/kWh ;
- Pour une installation entre 3 et 9 kWc : 0,1718 €/kWh;
- Pour une installation entre 9 et 36 kWc : 0,1231 €/kWh ;
- Pour une installation entre 36 et 100 kWc : 0,1070 €/kWh.
Si vous optez pour la vente du surplus de production, vous avez le droit à :
- Pour une installation inférieure à 9 kWc : 0,10 €/kWh ;
- Pour une installation entre 9 et 100 kWc : 0,06 €/kWh.
L’aide « Tremplin pour la transition écologique des PME »
Versée par l’ADEME, cette aide est disponible pour toute TPE ou PME installée en France. Elle est proposée jusqu’au 31 décembre 2022. .
Le prêt Éco-Énergie (PEE) pour les TPE et les PME
Ce prêt concerne des installations et travaux de mise aux normes pour l’électricité, le chauffage, la climatisation ou encore la motorisation électrique. Il peut aller jusqu’à 500 000 euros, et remboursable entre trois et cinq ans.
Vous y avez droit si votre entreprise est une PME qui existe depuis plus de trois ans et qui est stable financièrement.
Quelle option est la plus rentable ?
Si vous avez un profil de consommation normal (une majorité de vos besoins sont en journée tout au long de l’année) alors l’autoconsommation avec vente de surplus vous permettra de faire fonctionner votre entreprise en partie une électricité verte et locale tout en étant la plus rentable des deux.
Si au contraire vos besoins en énergie sont plutôt lorsqu’il n’y a pas de soleil ou seulement à certains moments de l’année, alors la vente totale sera la plus intéressante car la majorité de votre énergie aurait de toute façon était revendue.
Pour être tout à fait exacte, même si une entreprise a des besoins minimes en électricité en pleine journée tout au long de l’année, mais une immense surface à couvrir en panneaux solaires photovoltaïques, alors la vente totale pourra quand même être la plus intéressante financièrement.
Avec la vente de surplus, elle gagne donc annuellement 100 * 0,17 + (10000 – 100) * 0,06 = 611€.
Avec la vente totale ses revenus seraient de 10000 * 0,107 = 1070€.
Attention, s’il est assez facile de savoir quel mode de consommation est le plus rentable, la rentabilité exacte de votre installation dépend de plusieurs critères :
- taux d’autoconsommation et d’autoproduction ;
- type de toit (pour les coûts d’installation) ;
- la situation géographique du bâtiment (pour l’ensoleillement) ;
- orientation des modules et inclinaison du toit (pour les rendements)
- bon dimensionnement de vos panneaux (pour optimiser l’auto-production).
Pensez à vérifier les conditions d’une installation photovoltaïque rentable avant de vous lancer.
Comment la hausse de l’électricité affecte-t-elle la rentabilité des deux modes de consommation ?
Si la vente de surplus semble déjà être la plus rentable dans la majorité des cas, l’écart devrait continuer à se creuser. En effet, au vu de la hausse régulière du prix de l’électricité, la revente du surplus permettra toujours plus d’économie alors que les tarifs de rachats sont fixes pour 20 ans.
Si vous êtes dans une situation (rare) où revente totale et revente du surplus semblent être exactement équivalentes, rappelez-vous que les prix d’électricité augmentent d’environ 3 à 6 % par an !
La transition vers une électricité verte grâce à l’installation de panneaux solaires reste toujours une solution rentable. Mais selon votre situation, l’option de revente totale ou d’autoconsommation avec vente du surplus peut être plus avantageuse pour votre entreprise.
Vente totale ou de surplus : quelle option est la plus écologique ?
D’un point de vue écologique, ces deux solutions sont tout aussi intéressantes à condition que l’installation ne dispose pas de batteries de stockage. Tant que tous les kWh produits sont consommés, il n’y a aucune différence.
En revanche, l’autoconsommation sans revente de surplus est moins pertinente écologiquement car soit on ajoute des batteries au système, soit le surplus est perdu.
Si ce critère écologique vous importe et que votre entreprise souhaite porter ces valeurs de responsabilité et d’engagement dans la transition écologique, le choix du mode de consommation entre revente totale ou autoconsommation avec revente du surplus n’a aucune importance.
De manière générale, retenez que l’impact carbone des panneaux solaires est bien moindre par rapport à une consommation électrique classique.
Comme l’éolien et le solaire viennent remplacer une production en majorité d’origine fossile (RTE) chaque kWh produit évite 480 grammes d’équivalent CO2. Une installation de 30 modules évite ainsi l’émission de 5,76 tonnes de CO2 par an en moyenne.