La transformation d’un véhicule thermique en véhicule électrique est appelée “retrofit”.
C’est une alternative à la fabrication et à l’achat d’un véhicule électrique neuf qui va se développer suite à la récente autorisation du gouvernement français pour ce type de transformation.
Cette opération coûte aujourd’hui aux alentours de 8000 € par véhicule, mais devrait baisser dans les années à venir.
L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) a mené une étude sur une telle transformation d’un point de vue écologique. La conclusion est simple :
Le rétrofit électrique est une solution pertinente pour répondre aux enjeux de qualité de l’air et climatique en limitant les émissions de gaz à effet de serre ou de polluants et en réduisant automatiquement l’usage des matières premières. Lorsqu’un rétrofit électrique est possible sur un véhicule, cette option présente toujours une baisse supplémentaire des émissions par rapport au choix de l’achat d’un véhicule électrique neuf.
L’étude se base sur la méthode d’Analyse du Cycle de Vie (qui prend en compte les émissions liées à la fabrication).
Elle compare 3 hypothèses :
- Garder son véhicule ;
- Retrofiter son véhicule ;
- Acheter un véhicule électrique neuf.
Face aux deux autres solutions, le retrofit est le grand gagnant. Il permet de réduire de 66 % les émissions de CO₂ comparé à la conservation d’une voiture diesel et 47 % par rapport à l’achat d’une nouvelle voiture.
D’un point de vue économique, l’ADEME annonce que sur l’ensemble de la vie du véhicule retrofiter un véhicule coûte moins cher que l’achat d’un véhicule neuf (environ -14 %).
Ces économies sont celles annoncées dans un cas classique. Notez qu’elles peuvent être augmentées en couplant une installation photovoltaïque à des bornes de recharges. En effet la rentabilité des installations solaires est très liée au taux d’autoconsommation du bâtiment et chaque kWh consommé sur place rapporte 3x plus qu’un kWh réinjecté sur le réseau.
Comment implémenter cette solution ?
À cause de l’autonomie des batteries, cette solution n’est pas forcément adaptée à toute votre flotte de véhicules.
En revanche, il est fort probable qu’une part significative des trajets fassent moins de 100 km. Dans ce cas, il suffit d’attribuer vos nouveaux véhicules électriques à ces trajets et de conserver une petite part de thermique pour les trajets longue distance.
Quelles sont les économies de CO₂ de cette opération ?
Prenons un exemple réaliste.
Une entreprise dispose de 10 véhicules datant de 2015 pour ses employés.
Selon l’ADEME les voitures de 2015 émettent environ 111 g de CO₂ par km.
Les voitures roulent en moyenne 80 km par jour, 5 jours par semaine et seuls 3 des 10 véhicules parcourent plus de 100 km.
Disons 140 km en moyenne pour ces 3 véhicules et 55 km en moyenne pour les 7 autres.
Sur une journée, cette flotte dans son intégralité émet donc 80 km * 10 voitures * 111 g = 89 kg de CO₂
Soit 444kg par semaine et 22,6 tonnes par an.
Nous allons conserver les 3 véhicules thermiques faisant plus de 100 km qui vont continuer d’émettre 11,5 tonnes de CO₂ par an.
Nous allons rétrofiter les autres qui, selon les chiffres de l’ADEME, les 7 retrofits émettront eux 3,8 tonnes par an.
Soit une économie de 7,3 tonnes de CO₂ par an pour notre entreprise (plus de 1 tonne de CO₂ par véhicule et par an, et 243 kg de CO₂ évités par employé !)