Selon l’agence internationale de l’énergie, la climatisation est la consommation d’énergie qui croît le plus rapidement dans les bâtiments. Si aucune mesure n’est prise pour améliorer l’efficacité énergétique, la demande d’énergie pour la climatisation des locaux fera plus que tripler d’ici 2050, consommant autant d’électricité que la Chine et l’Inde aujourd’hui.
L’utilisation de protections solaires pour les fenêtres est une des recommandations de l’ADEME pour réduire les besoins en énergie pour la climatisation.
Une étude scientifique italienne a été menée en 2013 pour estimer les effets des dispositifs de protection solaire sur les besoins énergétiques des immeubles de bureaux dans les climats italiens.
L’étude a différencié les effets selon la géolocalisation des bâtiments, ce qui va nous permettre d’extrapoler les résultats aux régions françaises avec un niveau d’ensoleillement similaire.
Quelles sont les économies de clim des protections solaires ?
La conclusion nous donne des ordres de grandeur intéressants : les dispositifs de protection solaire ont montré la plus grande efficacité énergétique pour les climats chauds d’été : par exemple, l’économie annuelle globale d’énergie liée à l’utilisation de dispositifs de protection solaire appropriés a été évaluée entre 8% pour Milan (le climat le plus froid) et 20% (pour Palerme, le climat le plus chaud).
La température estivale moyenne des deux villes est respectivement de 20.84 °C et 22.62 °C selon les données du site climate-data.org. Une moyenne grossière nous donne donc une économie de 14% pour une température moyenne de 21.73 °C en été.
A partir de ce chiffre (très perfectible) nous pouvons tirer les réductions en besoins de climatisation suivantes :
Quels sont les besoins en climatisation du secteur tertiaire ?
A défaut de meilleures informations, nous prendrons les chiffres calculés sur un coin de table par Energie+%3B) soit un besoin de 64 kWh frigorifiques par m² traité.
Nos données en internes pour les besoins en climatisation sont les suivantes :
D’après une étude Concerte, la ventilation et la climatisation représentaient 11% de la consommation du secteur tertiaire en 2017 (133,4 TWh) en moyenne mais 21% de la consommation des bureaux. Selon cette même étude la consommation de climatisation du secteur tertiaire est estimée à 14,4 TWh en 2017.
En prenant les données d’OPERA annonçant 960 millions de m2 pour le secteur tertiaire, la consommation est de 15 kWh par m2. Cependant tous les bâtiments tertiaires ne consomment pas du tout la même quantité de climatisation.
Les données sont donc très différentes, et assez inexploitables en l’état.
Et si l’on bricole les chiffres nous-mêmes ?
Faute de données certaines, nous allons fabriquer nous-mêmes une formule permettant d’estimer les économies induites par les protections solaires.
Selon Kytom, la puissance moyenne de climatisation nécessaire pour refroidir des immeubles de bureaux classiques est d’environ 50 W/m2.
Si l’on considère que l’on utilise la climatisation 5h par jour pendant les 4 mois les plus chauds, 5 jours par semaine, cela représente 425h d’utilisation, soit 21 kWh par m2.
Formule pour calculer : durée journalière * nombre de jours par an * consommation en watts par m2 pour la climatisation / 1000
À défaut de certitudes dans ce domaine, nous prendrons un exemple avec 21 kWh par m2 pour la suite de nos calculs mais vous pourrez les refaire selon votre contexte.
Quel est l’impact environnemental des économies induites par les protections solaires ?
La climatisation ne repose que sur l’électricité, qui a une intensité carbone 0.0569 selon les dernières informations communiquées par l’ADEME.
Installer des protections solaires permettrait donc d’économiser entre 10 et 14% de l’énergie nécessaire à la climatisation suivant la localisation des bureaux.
La formule suivante est assez simple : économies d’énergie suivant la ville en % * besoins en kWh par m2 * surface du bâtiment
La formule finale complète est donc : économies d’énergie suivant la ville en % * (durée journalière * nombre de jours par an * consommation en watts par m2 pour la climatisation / 1000) * surface du bâtiment
Pour une entreprise de 980 m2 à Marseille, les économies potentielles sont de l’ordre de 14% * 21 kWh * 980 m2 = 2881 kWh d’électricité économisés, soit 164 kg CO₂ eq (par la multiplication 2881 * 0,0569).
Pour une entreprise de 2000 m2 à Marseille utilisant beaucoup la clim, disons 8h par jour pendant 2 mois (51 jours) puis 4h par jour pendant 2 mois, les économies potentielles sont de : 14 % * ( (8 * 51 * 50 / 1000) + (4 * 51 * 50 / 1000)) * 2000 = 8568 kWh soit 487 kg CO₂ eq.
